Aux côtés des salariés du privé et du public, des étudiants ont fait entendre leurs voix. Tous dénoncent l’injustice que constitue cette réforme, qui demande une fois de plus aux salariés de payer. "L’Unef, en tant que syndicat étudiant, ne peut supporter qu’une réforme prétendument faite au nom des jeunes se fasse en réalité sans eux et même à leur détriment."

"En effet, alors que les jeunes sont plus que jamais confrontés au chômage, le gouvernement demande aux salariés de continuer à travailler au-delà de 60 ans. La conséquence est simple : les emplois qui auraient dû se libérer vont rester occupés. Non seulement cette réforme pénalise ceux qui ont travaillé toute leur vie, mais également les jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Encore une fois, le chômage des jeunes, véritable fléau de notre société, n’est absolument pas pris en compte", explique Jean-Paul Lecoq, député-maire de Gonfreville l’Orcher.

Le syndicat étudiant, l’Unef, dénonce également le danger économique que représente cette réforme. "Pour chaque senior qui verra l’âge de sa retraite reculée, c’est un plus jeune qui peinera à s’insérer sur le marché du travail. Ce phénomène est d’autant plus dangereux que le chômage, surtout celui des jeunes, est déjà élevé en France. Alors que les études s’allongent, alors que la période de précarité avant le premier emploi stable est de plus en plus longue (27 ans en moyenne), passer de 40 à 42 ans de cotisation revient à laisser partir en retraite les futurs salariés que sont les jeunes d’aujourd’hui à 67 ans en moyenne. Un âge parfaitement inacceptable, qui ne laissera pas aux Français le temps pour profiter de leur retraite en pleine santé. L’Unef demande au gouvernement de renoncer à la fois au recul de l’âge légal de départ à la retraite et à la fois à l’allongement du temps de cotisation. De plus, elle demande la prise en compte des années d’étude et d’inactivité forcée dans le calcul des annuités."

Malgré la forte mobilisation de cette journée du 7 septembre, le gouvernement n’est pas prêt à négocier avec les syndicats, notamment sur le report de 60 à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Ceux-ci appelle donc à une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 septembre, jugeant insuffisantes les modifications proposées par Nicolas Sarkozy, notamment sur la pénibilité du travail.

Jean-Paul Lecoq, député-maire de Gonfreville l’Orcher, incite les jeunes à se mobiliser. "Vous aspirez à une retraite ? Vous serez contraints de la financer vous-mêmes par le biais d’une assurance privée. Face à cette réforme d’injustice sociale, les jeunes doivent se mobiliser, se révolter. C’est de votre avenir qu’il s’agit et il se joue maintenant."

Pour voir les photos de la manifestation au Havre, dans d’autres villes de province et à Paris, connecte-toi sur le site de la photothèque du mouvement social.