Du grain à démoudre
Quand l’image devient son
25 avril 2013
C’est sous le signe de la découverte que l’université de printemps du grain à démoudre a débuté ce lundi 22 avril. En après-midi, un atelier sur l’audiodescription* était animé par Marie Gaumy proposant aux jeunes cinéphiles de découvrir le cinéma autrement.
- Université de printemps du grain à démoudre
- Les jeunes cinéphiles ont suivi un atelier sur l’audiodescription animé par Marie Gaumy, réalisatrice. ©Nèle De Smedt
Marie Gaumy, réalisatrice de documentaires, est depuis deux ans audiodescriptrice pour l’Association Valentin Haüy (AVH). Durant l’atelier proposé aux jeunes organisateurs du festival du grain à démoudre, elle a diffusé quelques extraits de différents films audio décrits. Les jeunes étaient tout d’abord perplexes : "La voix narrative n’était pas crédible", "Le vocabulaire n’est pas toujours adapté", "Ça me perturbe d’entendre tant de descriptions"…
Les cinéphiles ont pu analyser une partie du film Le bal des vampires ainsi que deux versions différentes de Titanic. Ce qui ressort de la comparaison de ce dernier, c’est surtout la qualité de la narration. "L’audiodescription, c’est avant tout être un auteur et se poser les questions qu’il faut pour décrire au mieux ce que l’on voit", explique Marie Gaumy. Car la qualité de la narration est plus qu’indispensable. Il faut faire passer ce que l’on voit à l’image et le décrire de manière à pouvoir le visualiser dans sa tête.
Un secteur en développement
Depuis peu, les chaînes de télévisions sont obligées de diffuser un programme par jour avec ce procédé. Le secteur de l’audiodescription est donc prometteur puisque la demande croît de plus en plus. La complexité de cette technique est de faire parler les images. "Il faut compter une heure de travail pour réaliser une minute de description audio d’un film", précise Marie Gaumy.
Après avoir abordé en détail le procédé pour parvenir à décrire le moindre fait ainsi que l’ambiance, les jeunes étaient conquis. "C’est une facette du cinéma très intéressante. C’est une nouvelle approche pour moi, cet atelier permet d’élargir les horizons des connaissances", explique Siegfried. "Je fais pas mal de courts métrages, c’est ma passion. Etant voyant, je ne me rends pas toujours compte que cela doit être difficile pour les non-voyants et malvoyants de percevoir un film de la même manière que nous", ajoute Antoine.
"Cette année, l’idée serait de créer, en amont du festival de cinéma, une journée consacrée au visuel et à l’handicap. Il y aurait des conférenciers, des professionnels du visuel pour intervenir sur le sujet. Ensuite, pourrait avoir lieu la projection d’un court-métrage que les jeunes auraient eux-mêmes décrit en audio. Ce serait le projet idéal, mais… il faut encore récolter des fonds pour concrétiser un tel événement", précise William Tasse, coordinateur des jeunes du grain à démoudre.
* L’audiodescription, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une technique permettant aux personnes non-voyantes ou malvoyantes de suivre un film, un spectacle ou une exposition grâce à un texte en voix-off qui décrit les éléments visuels de l’œuvre. La voix de la description est placée entre les dialogues ou les éléments sonores importants afin de ne pas nuire à l’œuvre originale.
Voir en ligne : Site Internet du grain à démoudre
Pour en savoir plus sur l’université de printemps, retrouvez le blog de Mathilde Colleter, l’une des jeunes organisatrices du festival.

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