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Paix

A la rencontre des Hibakusha

D 1er juin 2015     A Redac    

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Le 23 mai dernier, plusieurs jeunes gonfrevillais ont rencontré huit survivants des bombardements atomiques de 1945 au Japon. Une rencontre marquante qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.

Invités par la municipalité gonfrevillaise, huit Hibakuscha passagers du paquebot japonais Peace Boat sont venus présenter des témoignages poignants à propos des bombardements atomiques américains sur Hiroshima et Nagasaki d’août 1945, dans le cadre du projet "I was her age" (J’avais leur âge). Il y a 70 ans, ils avaient entre 3 et 16 ans. Ils ont miraculeusement survécu à l’horreur, mais ont vécu toute leur vie avec les séquelles physiques et morales. Certains culpabilisaient même d’être toujours en vie.

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A la rencontre des Hibakusha
Jean-Paul Lecoq, maire de Gonfreville l’Orcher, a remis la médaille de la Ville à chaque Hibakusha.
© Stéphanie Pouteau-Debris

Avant de leur laisser la parole, Jean-Paul Lecoq, maire de Gonfreville l’Orcher, a remis, avec émotion, la médaille de la Ville aux Hibakusha, en présence d’élus (notamment d’Alban Bruneau, adjoint au maire chargé de la Jeunesse et de Fabienne Dubosq, adjointe au maire chargée des Relations Internationales et de la Culture de paix), de représentants associatifs, d’enseignants et de Philippe Rio, maire de Grigny et président de l’AFCDRP-Maires pour la Paix, association dont est membre la commune. Un moment solennel qui n’a pas laissé indifférents les jeunes présents dans la salle.

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A la rencontre des Hibakusha
Takako Kotani, ventriloque, témoigne par le biais de sa marionnette.
© Stéphanie Pouteau-Debris

Takako Kotani, n’avait que 6 ans, le 6 août 1945, mais elle se souvient précisément de cette terrible journée. Rongée par la culpabilité du survivant, aujourd’hui, elle témoigne par l’intermédiaire d’une poupée qui représente son jeune frère mort des suites des brûlures dues aux radiations. "Ce matin là, on se baignait avec mon frère dans la rivière derrière chez moi. Nous avons entendu quelque chose dans le ciel, le “brrrr” du bombardier américain. J’avais soif, je suis rentrée chez moi pour boire. Tout d’un coup, un éclair et un gros bruit ont déchiré le ciel. Puis tout est devenu noir." La maison de Takako Kotani se situait à 2,5 kms de l’épicentre. "Ma mère a retrouvé mon petit frère. Il était gravement brulé. Son visage était tout noir et ma mère a voulu lui essuyer le visage avec son vêtement mais la peau s’est détachée. Après quatre jours d’inconscience, il s’est réveillé et voulait boire. Ces seuls mots ont été "Maman, l’avion fait peur mais l’eau est très bonne." C’était sa dernière phrase, il n’avait que 4 ans. Ma mère est décédée six ans plus tard à cause d’une leucémie."

Son témoignage n’a pas laissé indifférent les quatorze élèves du collège Gustave-Courbet et les membres du conseil municipal jeune de Grigny (Essonne), venus spécialement pour l’occasion. Une multitude de questions a fusé. "Etes-vous encore en colère contre les Américains ?", "Y’a-t’il encore de la radioactivité à Hiroshima et Nagasaki ?", "Avez-vous été victimes de discriminations ?" etc.

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A la rencontre des Hibakusha
Nevena, élève du collège Gustave-Courbet, pose une question aux Hibakusha.
© Stéphanie Pouteau-Debris

"J’ai été surpris par la façon dont la dame a raconté son histoire, avec tellement de calme. J’ai été très ému car j’ai ressenti ce qu’elle avait vécu mais en beaucoup moins fort qu’elle évidemment, explique Yassine (15 ans). Grâce à cette rencontre, j’ai vu cette page de l’histoire sous un autre angle. C’est beaucoup plus impressionnant que par le biais d’un livre ou d’un écran." Nevena (14 ans) est heureuse d’avoir vécu cette rencontre. "C’est une chance d’avoir rencontré des Hibakusha. On n’a très souvent entendu parler d’Hiroshima, mais cela prend une autre dimension avec des témoignages de survivants. C’est un moment que je n’oublierai jamais."

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A la rencontre des Hibakusha
Massao Ito explique qu’il a pardonné aux Américains.
© Stéphanie Pouteau-Debris

Emmanuel a été impressionné par la capacité des Hibakusha de témoigner avec tant d’humilité. "Malgré la souffrance de ce qu’ils ont vécu, entre la mort de leurs proches, les maladies qu’ils ont développées et les discriminations… ils ont pardonné. J’ai été très surpris par ça et c’est une vraie leçon !" En effet, Massao Ito a expliqué : "A l’époque, j’avais la haine contre les Américains. J’ai vu beaucoup de morts. Dix ans après le bombardement, j’ai eu la tuberculose et j’étais condamné à mourir. Mais, des Américains m’ont donné des médicaments qui m’ont permis de guérir et de survivre. Je me suis dit qu’il fallait que j’apprenne à aimer les citoyens américains car ils ne sont pas responsables de ces évènements. Et que je devais me faire des amis partout dans le monde."

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A la rencontre des Hibakusha
Les jeunes ont reçu des cadeaux de la part de collégiens japonais.
© Stéphanie Pouteau-Debris

En souvenir de cette rencontre, les Hibakusha ont offert à chaque jeune, de la part de collégiens japonais, un message de paix sur un parchemin, un origami et un crayon en bois de cerisier japonais.

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A la rencontre des Hibakusha
Remise de la fresque de la paix, réalisée par des jeunes gonfrevillais, aux huit Hibakusha.
© Stéphanie Pouteau-Debris

Après la conférence, une rencontre chaleureuse était organisée au local jeune de Teltow où une fresque de la paix, réalisée par des adolescents gonfrevillais a été offerte aux Hibakusha. Un travail réalisé en plusieurs jours pendant les vacances de printemps (voir article publié précédemment sur le blog). La fresque colorée, avec l’inscription Peace Boat, a été découpée en huit morceaux et offerte à chaque Hibakusha. Un moment riche en émotions que ce soit pour les Japonais ou les jeunes gonfrevillais.

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A la rencontre des Hibakusha
Soh Horie et Patricia sont heureux de s’être rencontrés.
© Stéphanie Pouteau-Debris

Soh Horie (74 ans) n’a pas caché sa joie, en prenant dans ses bras la jeune Patricia, pour la remercier. "Je suis très touché et honoré par ce cadeau, a-t’il souligné. C’est une belle fresque que je garderai précieusement en souvenir de cette rencontre."

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A la rencontre des Hibakusha
Séance d’initiation au pliage d’origami.
© Stéphanie Pouteau-Debris

Avant de se quitter, une séance d’initiation au pliage d’origami a été improvisée par quelques étudiants Japonais, membre du programme "Pour un monde sans armes nucléaires". Dans la bonne humeur, les jeunes français se sont essayés, à l’art du pliage, avec l’aide de quelques Hibakusha. Dans l’après-midi, les Japonais ont pu rencontrer les jeunes footballeurs français et européens, engagés dans le tournoi international U17 de football organisé par l’ESMGO. Les Hibakusha ont donné le coup d’envoi du premier match. Cette rencontre insolite a marqué les sportifs.

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A la rencontre des Hibakusha
Rencontre des Hibakusha avec les jeunes footballeurs du tournoi international des U17.
© Pascal Colé
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