Aventure
Gwenaëlle et Isaline, apprenties matelots
15 septembre 2017
Du 24 au 30 août, Isaline Bellard (18 ans) et Gwenaëlle Salé (21 ans) ont fait partie des 34 jeunes de l’agglomération havraise choisis pour être "Trainees" (apprentis matelots en anglais) sur le brick néerlandais Le Morgenster.
Parti de Den Helder aux Pays-Bas, l’ancien voilier de pêche de 1919 a fait escale à Calais avant d’arriver au Havre pour participer aux festivités des Grandes Voiles. Le voyage a été à la fois financé par la Ville de Gonfreville l’Orcher et par la Codah. Une semaine que les deux Gonfrevillaises ne sont pas prêtes d’oublier…
- Apprentis matelots sur le Morgenster
- Gwenaëlle est très à l’aise dans les mâts et sur la proue du navire.
© Stéphanie Pouteau-Debris
Quelles étaient vos missions à bord ?
En tant que trainees, Isaline et Gwenaëlle ont dû effectuer plusieurs tâches à bord : navigation, manœuvre des voiles, entretien du bateau... La première des leçons a été d’apprendre les règles de vie à bord ainsi que les consignes de sécurité. "Nous avons simulé un départ de feu en cuisine, pour savoir comment réagir et évacuer le navire si besoin", explique Isaline. Dès le premier jour de navigation, les apprentis sont montés dans les mâts et dans les vergues. Un exercice que Gwenaëlle a apprécié. "Je me suis sentie très à l’aise et j’ai adoré monter au plus haut. Le moment où l’on lâche les voiles est incroyable ! Avec l’air marin, on ressent une véritable sensation de liberté."
Pour Isaline, l’exercice a été plus compliqué. "J’ai le vertige. J’ai tenté de monter lorsqu’on était à quai, mais je n’ai pas réussi à atteindre le premier palier. Pour ouvrir les voiles, j’ai donc participé aux manœuvres depuis le pont, en tirant sur les cordages." Les apprentis ont également été initiés à l’art des nœuds marins. "Je me suis beaucoup entraînée et je réussis maintenant à réaliser un nœud de chaise les yeux fermés ou même les mains dans le dos", annonce avec fierté Gwenaëlle.
Tous les jours, après le repas du midi, c’était le moment de l’Happy Hour. "Il s’agit du grand nettoyage. Chaque équipe doit effectuer une tâche : on lave du pont à grandes eaux, on brique le carré (salle commune), on fait la vaisselles, on est de corvée de toilettes… Toutes ces tâches étaient effectuées dans la bonne humeur. Nous avons vécu quelques bonnes batailles d’eau !"
Les nuits de navigation, il fallait également assurer son quart. "Nous faisions partie de la White Watch et notre tour de garde se déroulait entre minuit et quatre heures du matin. Il faut prendre le rythme, ce n’est pas évident. Mais naviguer lorsque la mer est calme, dans le noir complet sous un ciel très étoilé, avec le seul bruit des vagues sur la coque, c’est un moment magique !"
- Apprentis matelots sur le Morgenster
- Gwenaëlle et Isaline ont partagé la même cabine pendant une semaine.
© Stéphanie Pouteau-Debris
Quel est votre souvenir le plus marquant ?
"Toute la semaine est un meilleur moment !" soulignent en cœur les deux jeunes-filles, qui ne se connaissaient pas avant le début de l’aventure. Pleines de nostalgie, elles ont du mal à choisir entre les parties de jeu de cartes à l’avant du bateau, les couchers de soleil à l’horizon, le réveil au son des dauphins, l’escale festive à Calais, la baignade lors du mouillage à Dieppe ou encore le défilé des équipages au Havre…
La dernière nuit de navigation a toutefois marqué leur esprit. "Nous avons essuyé une tempête et traversé trois orages. J’ai dû monter tout en haut du mât (environ 30 mètres) alors que la mer était bien agitée. Il fallait changer l’orientation des vergues. Ça bougeait dans tous les sens, il fallait bien s’agripper. Cela a été très éprouvant, mais je suis très fière de m’être dépassée, précise Gwenaëlle. Pendant la manœuvre, l’un des cordages est sorti de sa poulie et s’est retrouvé à l’eau sous la coque. Yacob, un membre d’équipage a dû sauter à l’eau pour la récupérer. C’était très impressionnant et nous avons eu peur !"
- Apprentis matelots sur le Morgenster
- Isaline a aimé tous les moments passés sur le navire.
© Stéphanie Pouteau-Debris
Comment était la vie à bord ?
"Les membres d’équipage ont été super gentils avec nous et le capitaine Harry savait mettre l’ambiance. Il jouait souvent de la guitare et chantait des chants de marins, souligne Isaline. Nous avons appris beaucoup de choses, tout en nous amusant ! En quelques jours, nous nous sommes sentis membres d’équipage à part entière ! Nous n’avons pas souffert du mal de mer, juste du manque de sommeil."
Pour les filles, l’expression "être dans le même bateau" a pris tout son sens. "Je suis plutôt timide d’habitude, mais là j’ai été étonnée de me faire des amis très rapidement. Nous avons créé des liens forts avec les autres apprentis. C’est une aventure humaine très intense ! On reste en contact grâce aux réseaux sociaux."
- Apprentis matelots sur le Morgenster
- Isaline et Gwenaëlle à la barre en compagnie du capitaine Harry Muter.
© Stéphanie Pouteau-Debris
Etes-vous prêtes à reprendre la mer ?
Même si Isaline a vécu une semaine inoubliable, elle n’est pas sûre de vouloir repartir. "Je voudrais simplement revivre cette semaine ! Nous avons ressenti tellement d’émotions fortes !" Pour Gwenaëlle, qui a le pied marin, c’est une évidence. "Pour participer à cette aventure, nous avons dû adhérer à l’association Amis des Grands voiliers qui organise des stages de navigation dans de nombreux pays. Alors, je vais me renseigner, car j’aimerais partir plus longtemps, peut-être l’été prochain. Ce genre de voyage coûte cher. Je vais regarder s’il existe des bourses…"
Découvrez plus de photos sur la page Facebook de la Ville.
Plus d’infos sur les stages de navigation sur le site www.amisdesgrandsvoiliers.org

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