Rencontre Peace Boat

Photo souvenir avec des collégiens gonfrevillais et harfleurais et des messagers de la paix de l’ONG japonaise Peace Boat.

Vendredi après-midi, cinq classes des collèges Pablo-Picasso d’Harfleur et Gustave-Courbet de Gonfreville l’Orcher ont assisté à un cours d’histoire bouleversant et inoubliable à la salle La Forge. Hiroshima et Nagasaki, les deux villes japonaises, frappées en août 1945 par la bombe atomique lancée par les Américains, sont à peine évoquées dans les manuels scolaires français. Les jeunes ont pu approfondir cet épisode tragique de la seconde guerre mondiale, en rencontrant quelques survivants de la bombe A.

L’oiseau bonheur

Voir un extrait du film d’animation sur : http://www.filmsduparadoxe.com/traileroiseau.html

Avant les témoignages, le film d’animation japonais L’oiseau Bonheur était diffusé. Ce film a été imaginé par Miho Cibot-Shimma, présidente de l’Institut Hiroshima-Nagasaki en France. L’Oiseau bonheur traite l’après-Hiroshima à travers l’histoire d’une petite fille chargée de faire un exposé sur le bombardement atomique de la ville japonaise le 6 août 1945. Tomoko découvre au musée de la paix une statue dédiée aux enfants. Ce monument représente un oiseau accompagné d’une petite fille. Celle-ci prend vie et raconte à Tomoko son histoire... Sadako ayant survécu à l’impact direct de la bombe, est morte peu de temps après des conséquences de cette bombe.

Hibakushas

Plusieurs survivants de la bombe A tombée sur Hiroshima ont témoigné. Ils ont raconté l’horreur de cette journée du 6 août 1945 et les conséquences des irradiations.

Huit Hibakuchas étaient présents à La Forge. Hibakusha, en japonais, désigne les survivants atomisés, marqués par la déflagration, empoisonnés jusque dans leur gène par la radioactivité, livrés à toutes les maladies, rejetés par la société. Deux d’entre eux ont témoigné. Mihoka Hagino avait deux ans au moment des faits et se trouvait à 4 kms de l’épicentre. "Je n’ai aucun souvenir du 6 août 1945, car j’étais trop petite. Ma mère m’a raconté que je jouais dans le jardin au moment où il y a eu une lumière intense et un énorme son. Le souffle de la déflagration a brisé toutes les vitres et j’ai reçu de nombreux morceaux de verre dans les jambes. Mon père n’a jamais voulu parler de ce qu’il s’est passé et n’a pas demandé à figurer sur le carnet des victimes de la bombe A. Moi-même, j’ai attendu son décès, j’avais 41 ans pour le demander, car toutes les personnes qui ont été irradiées étaient victimes de discriminations."

Mituso Kodama avait 12 ans le 6 août 1945 et se trouvait dans son collège à 800 mètres de l’épicentre. On peut dire qu’il est un miraculé. "Moi, j’ai eu la chance de me trouver au milieu de la classe à ce moment-là. Car, tous les élèves qui se trouvaient dehors sont morts brûlés. Sur 320 collégiens, nous n’avons été que 19 survivants. Je n’ai pas été blessé, mais j’ai vomi plusieurs fois. J’ai aidé quelques copains, puis j’ai marché pendant deux kilomètres avant de tomber inconscient. J’ai croisé bon nombre de cadavres et gens brûlés qui demandaient de l’eau. J’ai réussi à rejoindre ma maison vers minuit au bout de cinq kilomètres de marche. J’ai souffert d’une forte fièvre (42^°c) pendant plusieurs jours, mes gencives saignaient, j’avais du sang dans les urines et des plaques sur tout le corps. Toute ma vie, j’ai développé des maladies, j’ai eu plusieurs cancers (de la peau, de l’estomac, la leucémie…). J’ai subi douze interventions chirurgicales. Mais, je n’ai jamais baissé les bras. Je témoigne et je lutte pour que les armes nucléaires soient détruites avant qu’elles ne détruisent l’humanité !"

Rencontre Peace Boat

Cinq classes de 4ème et 3ème des collèges Courbet et Picasso ont assisté à cette rencontre avec les Hibakushas.

Les jeunes ont été impressionnés par ces témoignages, comme Coralie, Gwenaëlle et Laurene (élèves en 3^ème) : "Nous avons eu beaucoup d’émotions en entendant leurs témoignages. Nous sommes étonnées de voir avec quelle dignité ils racontent tout ce qu’ils ont vécu. Nous avons plus appris en deux heures qu’en une année scolaire. Nous allons expliquer à notre entourage ce terrible passage de l’histoire. Le combat contre l’armement nucléaire doit être mené, pour qu’une telle catastrophe ne se reproduise jamais."

Rencontre Peace Boat

Après avoir écouté attentivement les témoignages des survivants d’Hiroshima, quelques jeunes ont souhaité leur poser des questions.

Rencontre Peace Boat

Après la rencontre avec les Hibakushas, certains collégiens ont écrit des messages de paix sur la fresque de Peace Boat contre les armes nucléaires.