Tournage d’un docu-fiction

Un partie de l’équipe qui a participé au tournage pendant les vacances d’automne.

Du 21 au 25 octobre dernier, sept Gonfrevillais de 14 à 17 ans ont participé à cet atelier vidéo. Pendant cinq jours, Emily, Sarah, Paul, Clément, Timothée, Antonin et Olivier ont été encadrés par le réalisateur havrais Jean-Marie Châtelier. "L’objectif de cet atelier était d’avoir une réflexion sur le pouvoir des images, sur le rôle de la scénarisation, l’importance du montage, souligne Jean-Marie Châtelier. Avant de démarrer le projet, nous avons étudié les techniques du reportage, et visionné le documentaire Dix-sept ans de Didier Nion, qui a été tourné sur une période de deux ans. Le challenge pour le groupe était, en seulement cinq jours, d’écrire le synopsis, d’imaginer le scénario, de tourner, puis d’aborder le montage."

L’objectif de l’atelier était donc de réaliser un faux documentaire. A l’unanimité, les jeunes ont souhaité aborder le thème de l’homophobie. “C’est un sujet qui nous touche. Avec la légalisation du mariage homosexuel, il y a eu une recrudescence des actes homophobes. Ce n’est pas normal de nos jours.”

Les jeunes réalisateurs ont choisi de suivre le personnage d’Olivier, 17 ans. Le jeune homme, homosexuel, a accepté de témoigner, d’évoquer son mal-être et de profiter de ce reportage pour faire son coming-out. Tout au long du film, on le voit arpenter, seul, les rues de Gonfreville l’Orcher et exprimer face à la caméra ses doutes, ses craintes de voir changer le regard de ses amis etc. Pour le moment, il ne partage ce lourd secret qu’avec sa demi-sœur, qui explique qu’elle en a assez de voir son frère se replier sur lui-même et être triste.

Tournage d’un docu-fiction

Olivier est le personnage principal du docu-fiction.

Intitulé Olivier, le faux-documentaire de 14 minutes a été projeté à l’occasion de l’après-midi pour l’éducation à l’image le 20 novembre dernier, dans le cadre du 14^ème festival de cinéma du grain à démoudre. Le résultat est saisissant et n’a pas laissé indifférent le public présent. Le générique de fin a surpris tout le monde. On peut lire : "Bien que construit comme un documentaire, il s’agit d’une fiction écrite et incarnée avec courage par ses sept jeunes auteurs. Elle rappelle que la déclaration universelle des droits de l’homme ne fait aucune mention de l’orientation sexuelle et qu’aujourd’hui encore 88 Etats pénalisent toujours les relations homosexuelles dont neuf de peine de mort." Le film et leurs auteurs ont largement été applaudis dans la salle de l’ECPC.

Tournage d’un docu-fiction

Le film a été projeté à l’occasion de l’après-midi pour l’éducation à l’image le 20 novembre dernier, dans le cadre du 14ème festival de cinéma du grain à démoudre.

Le défi de la fiction a été plus que relevé, car tous étaient très motivés. "Les idées ont été rapidement trouvées, on ne voulait surtout pas aller dans la caricature et éviter les clichés sur les homosexuels, explique Timothée. Il fallait que notre personnage Olivier soit le plus simple et réaliste possible." Force est de constater que le véritable Olivier a des talents d’acteur, le jeune homme était vraiment naturel à l’écran. "Nous même avons été surpris du résultat. Le témoignage était fort et le montage très réussi, soulignent avec fierté Paul et Antonin. C’est une expérience qui nous n’oublierons pas."

Voici quelques photos du projet

Tournage d’un docu-fiction

Séance de brainstorming le premier jour de l’atelier vidéo.

Tournage d’un docu-fiction

Les jeunes Gonfrevillais étaient encadrés par le réalisateur havrais Jean-Marie Châtelier.

Tournage d’un docu-fiction

Captation d’écran lors de la diffusion publique le 20 novembre dernier à l’ECPC.

Tournage d’un docu-fiction

Dans le faux documentaire, Olivier est parfaitement entré dans la peau de son personnage.